giovedì 12 febbraio 2015

THE ARTIST par Jean Dujardin


Retranscription de l’interview de Jean Dujardin à propos du film « The Artist »


The Artist
Jean Dujardin
« Georges Valentin »

« Pour moi le muet, c’était vraiment Keaton, Chaplin… C’était la pantomime en fait. Je ne connaissais pas du tout les films de Murnau, de Borza, je… Ce qui n’était pas fait pour me rassurer, d’ailleurs, parce que je me suis dit : « Si tu me demandes de faire du Chaplin, ça va être très compliqué, je... je ». On ne peut pas se comparer à ce, à ces inventeurs.
C’est vrai qu’on ne peut pas travailler sur le texte ; alors on se dit : « Par où je vais passer ? Comment je vais faire ? » Alors on se nourrit de plein de petites choses : on va voir des expositions des années 20, je vais regarder des films, même italiens, voir comment Gassman bouge, comment il occupe l’espace. Je me dis : « Tiens, je vais me mettre une petite moustache, ça va faire Bank, ça pourra aider aussi ». Parce que l’idée est quand même de créer l’illusion, quoi, de devenir une star des années 20, à Hollywood ! »
Hollywood, 1927.
« On a tourné dans des maisons qui ont appartenu à des stars des années 20, et cætera, donc forcément, tout est bien en fait : l’architecture, heu, la, la lumière de Hollywood, la figuration, l’engagement de chacun, dans tous les petits rôles… C’est très important là-bas. C’est vraiment une religion le jeu là-bas ! Puis ça donne du crédit aussi à mon personnage. Ne serait-ce que les gens autour, quand vous faites l’avant-première : avec tous ces gens qui crient, ces voitures d’époque qui passent, etc… Moi, ça me fait entrer dans un imaginaire dingue !
Voilà, c’est là où le moment de l’acteur rejoint l’homme quoi, ou le contraire ! Il y a un moment où on est en train de jouer et où on est en train de se dire : c’est vraiment génial ce que je vis quoi !
L’écueil, à mon avis, de ce genre de film, mais un peu comme tous les films, c’est d’avoir un peu la même, la même émotion qui se répète. Là, je savais que je pouvais être arrogant, enthousiaste au début, en faire un peu des caisses, parce que j’allais m’éteindre trente pages après !
On se connait bien avec Bérénice et avec Michel. C’est un peu une espèce de duo à trois on va dire. Et le fait qu’on ait 35 jours, heu… Il fallait gagner du temps aussi sur notre rencontre, et là, forcément, il y a de la bienveillance, il n’y a pas de gêne, surtout avec Bérénice. Et je pense que ça nous a plu d’être dans les yeux l’un de l’autre, un peu comme ça et de ressentir des choses, des rires, des fou-rire, des, des larmes. Puis, il y avait, mais même tout le monde, là je crois, toute l’équipe, le fait de faire un petit film comme ça, un peu interdit à Los Angeles, il y a quelque chose de très excitant quoi !
C’est, c’est vraiment une nouvelle expérience, j’ai l’impression. Enfin, les quelques avant-premières que j’ai faites avec les gens, il y a quelque chose de oui, de très interactif. Et en fait, il y a beaucoup de jeunes qui viennent avec une appréhension au départ, en se disant : « Je vais peut-être un peu m’emmerder », et finalement, ils rentrent dedans, ils sont très très heureux d’avoir vu ce film-là ».
The Artist

Un film de Michel Hazanavicius